La vocation d’Antoine Court - Anecdote
Les humbles paysans de Villeneuve-de-Berg en Ardèche, se réunissaient en 1713, chez une pieuse veuve huguenote, Marie Court de Gébelin.
La guerre des Camisards venait de finir. Les têtes de leurs derniers chefs venaient de tomber. Au flanc des Cévennes fumaient encore les restes des villages incendiés. Les galères et les prisons regorgeaient de huguenots.
Dans la grande cuisine, on se redit à voix basse les dernières paroles du pasteur Homel sur la roue : Mon Dieu, donne-moi la force de tant souffrir !
Un jeune homme de 18 ans, au front vaste, couvert d’épais cheveux noirs, aux grands yeux bleus pensifs, fait la lecture à haute voix. La veille de Noël est arrivée. Autour de la maison, le vent soulève la neige. Dans la grande cheminée pétille un feu de bois mort. A travers les rafales, on entend sonner le carillon de l’église.
- Mère, s’écrie le jeune adolescent, les derniers pasteurs sont morts en prison. L’Eglise Réformée de France est perdue, s’il ne se lève pas de nouveaux ministres de l’évangile pour les remplacer. Avec l’aide de Dieu, je serai ceux-là.
La noble veuve a caché dans ses mains son visage bouleversé. Des sanglots étouffés la secouent.
- Mais, mon enfant, reprend-elle à travers ses larmes, le ministère est impossible en ces temps troublés. Rappelle-toi Brousson Rey, Claris, pourquoi te précipiter vers un martyre inutile. Veux-tu me sacrifier avec toi ?
Pour toute réponse, Antoine a sorti la Bible déchirée, et, près en avoir feuilleté les pages jaunies, il lit : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que Moi, n’est pas digne de Moi ».
Tout à coup, la grosse pendule de chêne se met à sonner l’heure solennelle de la naissance de l’enfant de Noël. La veuve est tombée à genoux. Vaincue, les mains jointes, elle ne peut que s’écrier : « Seigneur, il est à toi ».
Ainsi fut décidée la vocation d’Antoine Court.
Dans la grande cuisine, on se redit à voix basse les dernières paroles du pasteur Homel sur la roue : Mon Dieu, donne-moi la force de tant souffrir !
Un jeune homme de 18 ans, au front vaste, couvert d’épais cheveux noirs, aux grands yeux bleus pensifs, fait la lecture à haute voix. La veille de Noël est arrivée. Autour de la maison, le vent soulève la neige. Dans la grande cheminée pétille un feu de bois mort. A travers les rafales, on entend sonner le carillon de l’église.
- Mère, s’écrie le jeune adolescent, les derniers pasteurs sont morts en prison. L’Eglise Réformée de France est perdue, s’il ne se lève pas de nouveaux ministres de l’évangile pour les remplacer. Avec l’aide de Dieu, je serai ceux-là.
La noble veuve a caché dans ses mains son visage bouleversé. Des sanglots étouffés la secouent.
- Mais, mon enfant, reprend-elle à travers ses larmes, le ministère est impossible en ces temps troublés. Rappelle-toi Brousson Rey, Claris, pourquoi te précipiter vers un martyre inutile. Veux-tu me sacrifier avec toi ?
Pour toute réponse, Antoine a sorti la Bible déchirée, et, près en avoir feuilleté les pages jaunies, il lit : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que Moi, n’est pas digne de Moi ».
Tout à coup, la grosse pendule de chêne se met à sonner l’heure solennelle de la naissance de l’enfant de Noël. La veuve est tombée à genoux. Vaincue, les mains jointes, elle ne peut que s’écrier : « Seigneur, il est à toi ».
Ainsi fut décidée la vocation d’Antoine Court.